Réflexions et Conseils

Avant de commencer, je veux vous recommander d'installer sur votre téléphone portable l'application suivante, crée récemment  par mon successeur, le Dr Bilfeld, très utile, que vous soyez patient ou médecin.: " Doctorpocket".

 

 

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Les régimes

En tant que médecin de famille, j'ai été confronté à des erreurs parfois simples à corriger.

Je vais m'efforcer de donner quelques conseils. Ceux-ci ne vous dispenseront pas d'aller voir votre médecin traitant mais, dans un premier temps, peuvent vous aider à résoudre quelques problèmes.

Au premier rang des demandes , se situe la question des "régimes".

Je voudrais préciser en premier lieu, que "Régime" ne signifie pas forcément "amaigissant". Il existe, en dehors des régimes de bananes, de régimes politiques ou fiscaux, des régimes diététiques qui ont pour rôle de maintenir une bonne santé ou de corriger l' alimentation pour compléter un traitement spécifique dans certaines pathologies. Par exemple, il existe des régimes pour diabétiques, pour insuffisants rénaux, pour maladies cardiaques, pour traiter une maigreur ou une obésité, des maladies digestives diverses et beaucoup d'autres encore.

La demande principale des patients, concerne surtout les régimes amaigrissants. Je ne saurais trop vous conseiller de vous méfier de tous ces régimes proposés pour perdre du poids non prescrits par votre médecin traitant, qui vous connaît bien et qui saura adapter celui qui vous convient le mieux.

Nous sommes des omnivores, c'est-à-dire que nous nourrissons d'aliments variés. La diététique commande que, lorsque nous sommes bien portants, nous mangions de tout, mais de façon adaptée à nos besoins, équilibrée et raisonnable. Lorsqu'il existe une pathologie, c'est à votre médecin traitant, aidé parfois d'un nutritionniste, de vous donner les règles diététiques vous concernant. Ici, tout autant que dans l'auto-médication, il y a danger à copier un ou une amie qui a maigri par tel ou tel moyen...

Vous trouverez dans la page " recommandations nutritionnelles "quelques exemples permettant une alimentaion équilibrée pour une personne en bonne santé, n'ayant pas besoin d'un "régime" spécifique propre à une pathologie particulière.

Les médicaments

Je voudrais dans ces quelques lignes vous soumettre quelques réflexions qui pourraient être utiles.

Un "médicament" a pour fonction de soulager, corriger un mauvais fonctionnement d'un organe, voire parfois de guérir!
Attention aux médicaments que vous croyez anodins parce qu'ils sont extraits de plantes: la "Digitaline" aussi est extraite de plantes, donnée à mauvaise dose, elle peut être mortelle, la simple aspirine peut être responsable de graves hémorragies!
Certains, par pusillinamité, font appel à des médecines parallèles, des magiciens, sorciers, guérisseurs, et autres charlatans: attention à ne pas laisser passer une affection sérieuse demandant une prise en charge plus importante

Sa prescription obéit à des règles strictes qui sont fonction de la cause à traiter, certes, mais aussi du patient: âge, sexe, état (grossesse, maladies associées, autres thérapeutiques, etc...)
D'où la complexité, au point que même un praticien aguerri peut avoir du mal à gérer une ordonnance, surtout lorsqu'elle comporte plus de 3 ou 4 médicaments différents.
Ceci pour dire qu'il est fortement déconseillé de faire de l'auto-médication, au risque de mettre votre santé en danger.
Ni administration, ni arrêt d'un médicament sans l'avis de votre prescripteur.
Le médecin qui vous prescrira un médicament soupèsera de nombreux facteurs, il adaptarera ainsi la dose mais aussi l'horaire et la durée de son traitement, tenant compte des pathologies et autres thérapeutiques associées.

Vous ne devez en aucun cas arguer du fait qu'on vous a déjà prescrit un médicament pour penser qu'il vous conviendra à nouveau dans de nouvelles circonstances.

Attention en particulier aux "habitudes", en particulier concernant les "calmants", anxiolytiques, sédatifs, somnifères et antidépresseurs.
Il est très facile de devenir "dépendant" à ces drogues: leur administration, comme leur arrêt, obéit à des règles qui varient suivant la nature de ces remèdes.
Ainsi, il est déconseillé de prendre au long cours un somnifère, et j'en profite pour vous mettre en garde contre des personnels soignants dans certaines cliniques ou hôpitaux, qui vous proposent spontanément le soir, un somnifère ou un sédatif, non prescrit par le médecin: soyez patient, vous finirez bien par dormir, même si vous croyez rester éveillé toute une nuit, en fait vous dormez mal: si cela est occasionnel, de la patience, quelques exercices de relaxation permettant de "faire le vide" vous suffiront, et une fois la cause de cette insomnie reconnue et passée, vous retrouverez un sommeil naturel, ce qui ne vous obligera pas à augmenter régulièrement les doses, à devenir ainsi dépendant, et à souffrir par la suite de troubles de la mémoire ou d'autres effets secondaires suivant le médicament utilisé. S'il s'agit d'une véritable pathologie, qui dure, entraîne un état de fatigue anormale, voire dépressif, demandez à votre médecin de vous adresser à un centre du sommeil qui fera un bilan de votre insomnie et vous proposera un traitement d'autant plus efficace qu'il sera adapté.

Attention également aux "anti-inflammatoires", ils ne sont pas sans danger: les risques d'ulcère digestif, d'hémorragie, d'interférence avec d'autres traitements (stérilets, pilules) sont avérés. Prenez toujours l'avis de votre médecin ou au moins de votre pharmacien, avant d'en consommer.

Idem pour les antibiotiques: là, il s'agit le plus souvent de médicaments pris sans qu'ils soient adaptés à la pathologie, pris à des doses ou des durées qui ne conviennent pas.
Soyez prudents en ce qui concerne les adjuvants alimentaires pour maigrir, ou pour vous stimuler: il vaut mieux une alimentation variée, équilibrée, associée à des exercices physiques adaptés à votre état.

Moins vous consommerez de médicaments surtout inadaptés, mieux vous vous porterez!

J'espère que ces quelques réflexions vous auront aidés à prendre de bonnes résolutions.

 

 

Préventions ciblées

Les lignes qui vont suivre n'ont pas la prétention d'être scientifiques, mais sont seulement le fruit d'une longue expérience et du simple bon sens.

On fait souvent de la "prévention ciblée" sans en prendre vraiment conscience: par exemple, lorsqu'on vaccine contre telle ou telle maladie. On a pu ainsi éradiquer (éliminer) la variole et voir d'autres affections peu à peu disparaître. Chaque année, le vaccin anti-grippal est adapté aux virus attendus en fonction de ceux apparus dans l'autre hémisphère...Le vaccin est "ciblé" pour prévenir l'épidémie.
Dans ce cas particulier, notons que plus il y aura de personnes vaccinées, plus le risque d'épidémie sera réduit, la personne vaccinée se protégeant elle-même, mais évitant aussi de propager le virus à son entourage...

Certaines affections se voient avec une fréquence parfois élevée dans certaines familles. Elles obéissent le plus souvent à des facteurs génétiques complexes, parfois à des habitudes familiales.
Je voudrais d'abord dénoncer des examens répétitifs inutiles et onéreux pour faire "un bilan de santé", comme il m'était souvent demandé, en déclenchant parois un sourire lorsqu'on me demandait un "auto-bilan" (confusion avec les examens obligatoires pour les véhicules) alors que rien ne justifiait une prise de sang "complète" pour aller à la pêche de quelques anomalies, traduisant surtout une angoisse et une méconnaissance pardonnable de la médecine.
Ces examens, certes utiles bien souvent, ne doivent être orientés que par une pathologie suspectée ou des risques révélés par l'examen clinique pratiqué par votre médecin.
Ainsi, il est indispensable de cibler les examens: par exemple, si l'on a dans sa famille -ascendants, surtout dans les deux branches (paternelle et maternelle), collatéraux, descendants- des parents atteints de diabète, de maladies cardio-vasculaires, de maladies hormonales, d'obésité, d'hypercholestérolémie,de cancers (en particuier du sein, du tube digestif, de la prostate) de malformations ou troubles chromosiques, il me paraît justifié de demander si cela n'a jamais été fait, un bilan à la recherche de la même anomalie.

Bien que cela ne soit pas vérifié scientifiquement, dans mon expérience, j'ai observé bien souvent des cancers survenant quelques mois ou même quelques années, après un très gros choc moral comme la perte d'un enfant, un changement radical de situation plongeant le patient dans un état de désespoir ou de dépression. Me basant sur ces observations, j'ai par la suite prescrit systématiquement un antidépresseur lorsqu'un patient venait de subir un de ces chocs dont j'ai parlé,  et j'ai pu observer une nette diminution de ces cancers dits "de deuil": voilà donc un risque qu'il ne faut pas courir et qui mérite un examen attentif pour dépister précocément, gage de guérison, un cancer latent jusque là, et ne pas refuser un traitement antidépresseur qui normalement doit être suivi pendant au moins 6 mois!

D'autres facteurs de risques bien connus, sont le tabac, l'alcool: à quelles doses? La réponse est difficile, mais nous pouvons considérer que fumer depuis l'adolescence, plus de 10 cigarettes par jour représente un risque non négligeable, boire régulièrement des alcools forts, avec de grosses diificultés pour s'en passer, représente également un gros risque pour la santé: là encore, des examens ciblés par le médecin, permettront de mettre le doigt sur les premières anomalies qui alerteront le médecin. De même l'obésité, source de diabète de type II, d'hypercholestérolépie, de troubles du sommeil avec des apnées (pauses respitratoires) parfois très graves mais pouvant être corrigées par l'utilisation d'appareils respiratoires la nuit. Une surcharge pondérale est moins difficile à traiter si elle est prise en charge dès le début, mais il est vrai que cela demande beaucoup de persévérance pour obtenir un résultat durable. De bonnes règles diététiques, des exercices physiques régulièrement pratiqués peuvent suffire à corriger une courbe pondérale ascendante...
Enfin, il faut noter que l'association de maladies différentes potentialisent (multiplient) les risques: par exemple diabète, obésité, diabète et tabac, diabète et hypercholestérolémie, maladies cardiovasculaires et tabac ou diabète....etc. Il est donc utile devant l'une ou l'autre de ces maladies, de rechercher les autres facteurs de risque en ciblant examens - cliniques, biologiques, radiologiques...

Attention aux examens répétés non sans danger comme les IRM, les scanners et autres radios, les examens comportant l'administration de substances radio-actives, les échographies en revanche, sont jusqu'à présent déclarés sans danger.

Faisons une place à part à tout ce qui est médecine préventive oficielle,  comme les campagnes de dépistage systématique auxquelles je ne peux que vous conseiller vivement de participer lorsque vous y êtes invités: elles découlent de données statistiques et permettent d'éviter certains cancers ou maladies diverses par mise à disposition, souvent gratuitement, de moyens de dépistage nationaux: cancers du sein, cancers colo-rectaux,VIH, etc...

En résumé, ne demandons pas à notre médecin des examens non justifiés, sinon par la crainte d'être malade, ne multiplions pas les examens souvent inutiles et toujours onéreux, faisons confiance à son médecin qui jugera de la nécessité ou non de faire pratiquer des examens complémentaires , pour étayer son diagnostic.


La clinique commande les examens ciblés: on ne va pas à la pêche dans des dizaines d'analyses diverses.