Historique
HISTORIQUE
MANECANTERIE vient du rapprochement de 2 mots latins: MANE qui signifie le matin, et CANTARE,chanter. MANECANTERIE signifie donc "chanter le matin, chanter à l'aube de sa vie".
Dès le IIIème siècle, il y avait des Petits Chanteurs à Carthage.
Au Moyen-Age, il existait de nombreuses manécanteries dans les Cathédrales et les collégiales.
En 1907, plusieurs étudiants fondèrent la "Manécanterie des Petits Chanteurs à la Croix de Bois" à Paris.
En 1921, l'abbé Maillet créait les "Petits Chanteurs de Belleville" qui fusionnèrent avec les Petits Chanteurs à la Croix de Bois.
En 1938, Monsieur Léon PETIT fondait la "Mané des Sables", à Gabès. Elle reçut ce nom de l'abbé Maillet et devenait la deuxième filiale en date de la Mané de Paris, après la Mané des Neiges de Montréal.
M. PETIT définissait "une Manécanterie comme une oeuvre de formation de jeunes qui utilise comme moyens: le chant, la vie liturgique, le système des équipes", ce qui la distingue d'une Chorale.
Pour lui, le CHANT est une école du goût, une formation non seulement musicale, mais spiriuelle, permettant d'apprendre aux enfants, l'effort en commun, la discipline librement consentie permettant par l'effort de chacun, la réalisation du chef d'oeuvre sous la conduite d'un chef.
La vie Liturgique permettant de faire comprendre aux Petits Chanteurs ce que sont nos grandes fêtes...Participant à ces fêtes, ils s'imprégnent de leur esprit: ils vivent la joie de Noël. Ils font efforts et sacrifices....
Le système des équipes est emprunté au scoutisme. Il permet aux garçons de s'aguerrir, de vaincre les difficultés de chaque jour, tout en s'amusant, à développer leurs qualités physiques et leur volonté......Tout cela dans une ambiance joyeuse de fraternelle amitié et de dévouement...(15 mars 1962)
Mgr Maillet a voulu ensuite regrouper toutes les Manécanteries au sein d'une fédération, d'abord française, puis internationale, la fédération des "Pueri Cantores".
Nommé à Tunis, M.Petit reconstitue la Mané des Sables qui trouve un local "à l'ombre de la Cathédrale", selon l'expression adoptée par son fondateur, dès 1947. La Mané des Sables avait la particularité de pratiquer le chant et le scoutisme, ce qui donnait aux enfants, une formation complète, entourés par des aînés dévoués sous l'autorité de M. Petit.
Le 24 avril 1949, la Mané a participé au premier congrès international des Pueri Cantores à Rome et a eu le privilège d'être l'un des seuls groupes avec les PC à la Croix de Bois de Paris, à chanter devant le pape Pie XII.
Mgr Maillet au milieu des PC de Tunis.
La Mané donnait lors de tournées en Tunisie, en Algérie, puis plus tard, en France et dans les zones frontalières, des concerts a capella.
En 1950, Jean Clergue, chef d'orchestre de la "Radiodiffusion Française" prit sous son aile la Mané des Sables et nous prépara au premier concert avec orchestre, qu'il dirigea au mois d'avril à la Cathédrale de Tunis. Après le succès de ce premier concert, chaque année un concert avec un nouveau programme était donné à Tunis,
accompagné par l'orchestre de Radio Tunis, l'organiste de renom, Paule Maxence, ou Yves Lejus, organiste de la Cathédrale de Tunis. Parmi ces oeuvres: Requiem de Gabriel Fauré, Cantique de Jean Racine, Messe Solennelle de César Franck, Requiem de Mozart, Magnificat de JS Bach, Cantate de la Paix de Darius Milhaud, les Sept paroles du Christ de J. Haydn, Jeanne d'Arc au Bûcher (au Théâtre Municipal de Tunis)...... Jean Clergue a composé plusieurs oeuvres inspirées ou dédicacées à la Mané des Sables: Oeuvres instrumentales: Procession pour un matin de Pâques, Cortège d'aubes. Oeuvres vocales: Oraison dominicale, Salutation angélique... La Mané a participé au Festival d'Embrun en 1955, au Festival Gabriel Fauré de Foix en 1958.
Les profits des différents concerts aidaient les familles des PC à envoyer leurs enfants en colonie de vacances, l'été, pour échapper à la fournaise tunisoise: Pendant 3 ans, à Aïn Soltane en Tunisie, puis à Allos dans les Basses Alpes, enfin à Pont de l'Alp, près de Monêtier les Bains, dans la vallée de la Guisane. Ces vacances avaient lieu après une "tournée" de chants pendant laquelle les PC étaient reçus par des familles accueillantes.
Depuis, les PC sont devenus grands. Tous ont réussi dans les activités, les professions qu'ils se sont choisies: Trois généraux, de nombreux officiers supérieurs, de nombreux ingénieurs, chefs d'entreprise, médecins, chefs d'orchestre ou de choeurs, et même ceux qui avaient des emplois plus modestes ont été appréciés par leur charisme et l'esprit exceptionnel que leur avait inculqué M. Petit, ce qui leur avait permis de devenir tout simplement des hommes responsables et tournés vers les autres.
Après l'Indépendance de la Tunisie, (20 mars 1956) la Mané a éclaté dans plusieurs pays, surtout la France et l'Italie dont beaucoup sont originaires.
Tenaillé par l'idée de nous regrouper, j'ai réuni un maximum d'adresses par le bouche à oreille mais aussi avec l'aide du hasard de rencontres. Nous avons pu ainsi retrouver une centaine d'anciens qui se revoient à présent tous les ans pour se "ressourcer", revivifier une amitié extraordinaire, soudée par le chant, la musique et l'esprit que nous avait inculqué M. Petit. Il y a bien encore quelques "perdus de vue" qui seront toujours les bienvenus s'ils se reconnaissent dans l'Histoire de la Mané...
Nous nous réunissons à présent aussi souvent que possible, mais au moins une fois par an, pour chanter ensemble,échanger des nouvelles, nous ressourcer. Des voyages sont organisés regroupant les anciens de la Mané et leurs familles, leurs amis. En dehors de ces réunions officielles, baptisées "congrès", certains se dévouent pour organiser des voyages, ou des réunions régionales. Inutile de préciser que la Mané étant une grande famille, les épouses, enfants et amis font toujours partie de toutes ces rencontres. Il faut aussi reconnaître à "Internet" tellement décrié, le mérite de faciliter nos échanges, le maintien de liens et leur resserrement. L'association "Les Amis de la Manécanterie des Sables" a été crée le 26 janvier 1995, afin de donner un statut officiel à ce regroupement.
Manifestations, Congrès et Voyages
Année Lieu Organisateurs Manifestations
1971 Toulouse Christian Xuereb 1er regroupement
1972 La Ferrière/Risle Léon Petit 1er Congrès
Christian Xuereb
1973 Avignon Jean Mondié 2ème Congrès
1974 Paris Jean-Pierre Loré 3ème Congrès
Carlo Loré
1976 Toulouse Christian et Janine Xuereb 4ème Congrès
1978 Grenoble Claude Baldacchino 5ème Congrès
Jean Aguesse
Mme Reungoat
Maurice Perchet
1980 Nice Jean Mangani 6ème Congrès
Xavier Baldacchino
1982 Cran Montana Abbé Edwin Marthe 7ème Congrès
(Suisse)
1984 Lyon J-Claude Nervégna 8ème Congrès
1986 Turin André Rallo 9ème Congrès
(Italie) Guy Deiana
1988 Le Mans Antoine Granara 10ème Congrès
1990 Nice Jean Mangani 11ème Congrès
(Sophia Antipolis) Philippe Blanc
Xavier Baldacchino
Pierre Arnold
1991 Rome Ennio Sangès Semaine Sainte et Pâques
Petit groupe
1992 Perpignan Jean-Pierre Xuereb 12ème Congrès
1994 Semur en Auxois Dominique Bietrix- Perchet 13ème Congrès
Maurice Perchet
1995 Ile de la Réunion Lucien Mongelli Voyage
1996 Toulouse Christian Xuereb 14ème Congrès
1997 Malte Xavier Baldacchino Voyage
1998 Turin André Rallo 15ème Congrès
Guy Déiana
1999 Tunisie Jean-Claude Nervégna Voyage
2000 Toulon Jean-Marie Chouettre 16ème Congrès
Patrice Chouette
Alain Chouette
2001 Egypte Thomas Castellano Voyage
Descente du Nil
2001 Cernay J-P Loré 90 ans de M. Petit
2002 Lyon Jean-Claude Nervégna 17ème Congrès
François Baldacchino
Thomas Castellano
2003 Egypte Patrice Chouette Voyage
Le Caire - Mt Sinaï
2004 Rocamadour J-Pierre rt Marité Labarre 18ème Congrès
2004 Rome Ennio Sangès Voyage offert à M. Petit 24-27 sept.
Petit Groupe
2005 Cernay Jean-Pierre Loré 19ème Congrès
Carlo Loré
2006 Briançon Alain Cachia 20ème Congrès
2007 Rome Ennio Sangès 21ème Congrès
José Cassara
Serge Cassara
Claude Tipa
Azelio Corallo
2008 Biarritz Bernard Messana 22ème Congrès
2009 Dourdan Jean-Pierre Loré 23ème Congrès
Carlo Loré
2010 Tunis Jean-Pierre Loré Voyage
Carlo Loré
2011 Paris Jean-Pierre Loré Centenaire de M. Petit
Carlo Loré
2011 Nice Jean Mangani 24ème Congrès
(La Colle sur Loup) Xavier Baldacchino
Humbert Strazzulla
Philippe Blanc
Thomas Castellano
Pierre Arnold
2012 Barcelonnette Alain Chouette 25ème Congrès
2013 (20-03)) Aulnays-sous-Bois Alain Cachia Pose d'une stèle funéraire
sur la tombe de M. Petit
au vieux cimetière d'Aulnay
en présence
d'un groupe d'anciens
2013 Ghisonaccia (Corse) Henri et Dominique Beauthéac Voyage- 26ème Congrès
10 au 17 mai
2014 Arménie Patrick Sakayan Voyage en Arménie - Mai
2014 Toulouse (Nailloux) Christian et Janine Xuereb 27ème Congrès
23 au 26 mai
2015 Toscane Ennio Sangès, Azelio Corallo 28ème Congrès
Claudio Tipa 29 mai au 1er Juin
2016 Nice (La Colle/Loup) Thomas Castellano 29ème congrès
4 au 6 Juin
2017 Alsace (Sélestat) Christian et Janine Xuereb 30ème congrès
9 au 13 Juin
2018 Bretagne Serge Terranova et Magdeleine 31ème congrès
29 Juin au 2 juillet
2019 Rodez/Conques Michel et Jeanine Diacono 32ème congrès
31 mai - 4 juin
2020 Annecy Jean et Myriam Aguesse Annulé et Reporté en septembre 2021 (Covid 19)
2021 Annecy Jean et Myriam Aguesse 33ème congrès
17-20 septembre
2022 Dourdan Jean-Pierre Lo Ré, Carlo Loré 34ème Congrès
16 - 19 septembre
2023 Rome José Cassara, Ennio Sangès 35ème congrès
Serge Cassara, Azelio Corallo 15 - 18 septembe
Claude Tipa
2024 Barcelonnette Alain Chouette et Valérie 36ème congrès
27 au 30 septembre
2025 Albi Christian, Janine Xuereb 37ème congrès
Michel et Jeanine Diacono 26 au 29 septembre
2026 Beaune Sabine et Christian Dugelay EN PROJET: 2ème quinzaine de septembre
Rencontre
Lors du Congrès de Rome, nous avons eu le très grand plaisir de rencontrer Zine El Abidine Hamda, cinéaste et romancier Tunisien, qui, ayant su qu'un groupe d'anciens de Tunisie se réunissait à Rome et allait chanter, a interrompu un tournage en cours sur les Italiens de Tunisie, pour nous demander l'autorisation de faire un film relatant notre histoire, et de participer à toutes nos activités pendant notre séjour, filmant en continu et réalisant des interviews. Il a ensuite construit son film " La Mané des Sables, Une Aventure Humaine" en complétant ses prises de vue par des documents originaux que j'ai pu lui fournir.
Il en a résulté un film où les souvenirs évoqués lors des interviews se sont mêlés aux manifestations organisées à Rome sous la houlette de Ennio Sangès.Un film plein d'émotion, avec des chants que nous avons interprêtés enfants et encore à Rome, qui représente maintenant le souvenir bien vivant que l'on pourra transmettre à nos enfants...
Zine Hamda a été l'un des fondateurs d'Amnesty International en Tunisie, il a récemment publié " L'Héritier Infidèle".
Il publie son dernier livre, dédicacé à la Mané, "Bab B'Har"
Il est devenu "Un ami de la Manécanterie" incontournable, un pont qui nous rattache à notre pays natal.
Nos Défunts
Abbé Pierre Aguesse
Abbé Michel Attard
Abbé Edwin Marthe (dit "la Bédouine")
Aridon François
Attard Jean et Monique (née Aguesse)
Baldacchino Charles
Baldacchino Claude
Baldacchino François
Baldacchino Nelly
Baronnat Marie
Baronnat Raymond
Beauthéac Henri
Béchu Martine
Bélanger Jean-François
Blazy Annie
Buhagiar René
Caltagirone Max
Castellano Lorraine
Castellano Thomas
Cornet Marie-Jeanne
Cornet Marcel
Crossa-Raynaud Geneviève
Crossa-Raynaud Patrice
Cuenant Georges
Deflandre Gabriel
Deflandre Henri
Deflandre Lucienne
Deflandre Odile épouse Burger
Delfitto Licio
Feugeas Guy
Gonidec Anne-Marie
Gonidec Catherine
Granara Susie
Mangani Jean
Mondié Aline
Mondié Jean
Mussard Virginie (fille de Corinne Castellano)
Ottavy Jean-luc
Ottavy Victor
Pâris Gérard
Perchet Maurice
Perchet Monique
PETIT Léon
Pietri Romain
Rallo Vincente
Reber Jean-Marc
Reungoat Gilberte
Reungoat Yves
Rizzo Sauveur
Rizzo Vincent
Stoll Marie-Louise
Stoll Robert
Tuor Florian
Valdeyron Georges
Varela Charles
Xuereb Jean-Pierre
Poème en hommage à nos disparus
À tous ceux qui nous précèdent et préparent le chemin
À tous ceux qui ont fait des Hommes à partir des grains de sable…
La main plonge dans le sable tunisien. Blond et chaud.
Des grains de sable, des grains d’hommes ! Petits, mais beaux !
La Mané est née. Sortie du sable.
Dans la main, il y a de moins en moins de sable,
Il s’écoule lentement, mais, inexorablement. Le temps a raison de la poigne.
Quelques grains serrés les uns contre les autres,
Quelques grains, rien d’autre,
S’accrochent encore au creux de la main,
Qu’en sera-t-il demain ?
Combien de temps encore avant qu’il n’y ait plus rien ?
A moins que la main ne se tende vers une autre main…
Pour que le souvenir à jamais ne s’éloigne.
Christian Xuereb
Pour voir "Au Congrès de Nice 2011 - 1ère partie"
Pour voir "Au Congrès de Nice 2011 - 2ème partie"
http://www.youtube.com/watch?v=DThg6brzdFw&feature=youtu.be
Monsieur Petit a tenu à célébrer la fête de St Léon à Lyon.
Il faut dire qu'au début, il voulait assister à La Fête des Lumières! Mais étant donné son grand âge et les difficultés d'organisation, les anciens de la Mané vivant à Lyon lui ont proposé de modifier son projet et de le remplacer par une autre date de rendez-vous: il a donc choisi les 11 et 12 novembre 2012, quelques semaines avant sa disparition, et en fait notre dernière rencontre.
Congrès en Corse - Mai 2013
Chroniques d’Arinella.
L’envol.
Bordeaux, 6 heures 50, ciel gris, matin de crachin. L’avion Bordeaux-Paris s’arrache avec peine du tarmac ruisselant, se hisse cahin-caha dans des amas tourbillonnant de nuées grisâtres, les moteurs hésitants crachotent… et soudain le soleil nous éblouit. Voilà que nous glissons maintenant en ronronnant au-dessus d’un tapis cotonneux, floconneux, moelleux, et le sourire fleurit sur nos visages. Il n’était donc pas mort le soleil ! Il suffisait tout simplement d’aller vers lui, et non de l’attendre en gémissant. « C’est toujours plus haut que nous attend la lumière », me dit Monique, et j’acquiesce. Nos épouses ont toujours le mot juste. « Louons-les par la voix des puissantes trompettes ! »
Et Orly apparaît bientôt sous nos ailes. Virage, descente rapide de l’aéronef, remontée inquiète des estomacs pourtant bien sanglés par la ceinture. On se pose.
Dans le hall, c’est aussitôt l’explosion des bisous ! Car ils sont tous là, les Pala, les Loré, les Lorettes, les Costanza, les Degelay etc…etc… Ils sont tous là, colonne joyeuse et pépiante prête à l’embarquement sur le vol Paris-Bastia. Pendant le vol, glissant en silence dans l’allée centrale, je constate que les yeux se sont fermés et que, des bouches entrouvertes, s’échappe en parfaite harmonie avec le chant des moteurs, un bourdonnement léger, apaisant. Le continent s’éloigne, l’île de Beauté nous attend…Nous approchons, et je m’inquiète. Les orgueilleux sommets Corses qui, d’habitude, se détachent fièrement sur un ciel d’azur sont aujourd’hui voilés. Fâchés ? Méfiants ?
Bastia-Poretta ! Terminus ! Dominique, bras ouverts, nous attend. Pluie de bisous ! Hors de l’aérogare… « Merde ! Il pleut ! » dit quelqu’un, et je ris de bon cœur. Monique a récemment acheté un de ces petits parapluies repliables si commodes. Sa coupole est d’un magnifique vert émeraude sur laquelle se détache, bien lisible, l’inscription « Merde ! Il pleut ! ». Succès garanti sur le trottoir quand on ouvre le parapluie.
Dans le car qui nous emmène vers Ghisonaccia, et Arinella Bianca, Dominique nous souhaite gentiment la bienvenue. Elle s’excuse pour la météo à qui, pourtant, elle a téléphoné pour implorer un effort…Sans succès apparent. Un indiscret questionne : « As-tu demandé à Dieu, Dominique ? ». Court silence. Dominique baisse légèrement la tête et regarde l’indiscret par dessus ses lunettes. C’est un mouvement un peu sévère, type « maîtresse d’école », dont elle a le secret. Et sa réponse vient, paisible : « Je n’y ai pas pensé. ». Ah l’exquise modestie, la discrétion exemplaire, l’humilité profonde, version moderne du « Domine non sum dignus ! ». Bien sûr, on ne dérange pas Dieu pour une vulgaire affaire de météo. Ceci étant, je me demande si une petite prière à ceux qui, tout là-haut, nous ont devancés, n’aurait pas été utile ? M. Petit ? Non, on ne va pas le déranger pour ça ! René, le tout dernier à nous avoir quitté ? Il se mettrait en quatre pour nous satisfaire, mais, je le crains, là-haut, il est encore le petit nouveau qui ne connaît pas très bien la mécanique céleste ! Mais puisque nous sommes en Corse, pourquoi pas Mrs Pietri ou Ottavy ? Essayons Piétri : je relève mon avant-bras gauche, couvre mon oreille de ma main, et, sur l’air du « Tuba mirum… », j’entonne - en silence -, ma prière pour le soleil. Et j’attends.
Nous arrivons à Arinella Bianca. Le soleil est là. Merci M. Pietri.
Interlude.
Ce soir, nous sommes tous réunis. Nous avons certes mûri un peu depuis Barcelonnette, et cela se voit parfois. Mais tout à la joie de nous retrouver, voilà que nos visages s’éclairent, que les soucis s’éloignent, et que nous retrouvons pour un temps, et pour le plaisir, nos âmes du siècle dernier. L’âme de la Mané.
« P’tite fleur Mané, jamais fanée… »
La Messe.
Si vous demandiez à quelqu’un qui ne nous connaît pas ce qui l’a frappé en nous découvrant, il vous dirait sûrement, et poliment, « le volume sonore de vos échanges ». Et c’est vrai, nous sommes bruyants ! Mais s’agit-il vraiment de bruit ? Je dirais plutôt vocalises individuelles pour se « chauffer » la voix, ou, mieux encore, accorder nos « instruments ». Un peu comme ce moment toujours délectable et plein d’attente qui précède un concert, quand le piano pianote, le violon virevolte, la trompette ricane, le basson ahane etc… et cela finit par un accord. Le bruit, c’est donc notre entrée en harmonie. Nous avions d’ailleurs tant de choses à nous dire depuis Barcelonnette. Voilà qui s’est fait doucement, aimablement, dans les sourires et les rires... Et les souvenirs.
Alors vient le silence. Oui, le silence, malgré Xavier qui bavarde… Chut Xavier ! Car le cœur du congrès, comme de tous les congrès, c’est la Messe que nous allons chanter. Moment magique, alternance de silences et de chants, silences où chacun, à l’écoute du récitant, s’enferme dans ses pensées ou ses prières, chants où mélodie et pensées s’accordent, fusionnent, créant l’émotion. Cela doit être parfait. Alors nous répétons. Nos quatre chefs de chœur se relaient. Jean-Pierre, c’est le chef d’orchestre au geste puissant, ample, qui étreint et élève. Carlo, subtil et attentif, incarne encore et toujours la « Mané des nuances ». Jean-Marie rayonne et sa mesure est prière. Et Alain…c’est Alain ! Avant de diriger, il lui faut enflammer la foule, lui faire partager la passion qui l’habite…. Et Carlo, doucement intervient, « Alain, s’il te plaît, nous avons encore dix morceaux à répéter »…
Vient le jour. Dimanche 12 Mai, en l’église Saint-Michel de Ghisonnacia, les anciens petits chanteurs de la Manécanterie des Sables de Tunis chanteront la messe de 11 heures. Le curé polonais est radieux.Riquet et Dominique ont passé le message, et l’église est comble.
L’église Saint Michel a une histoire. Vue de l’extérieur, elle apparaît banale. Entrez donc, et frottez vous les yeux. Une explosion de couleurs vous assaille, fresques multiples de type néo-byzantin, miniatures, vitraux… Il n’est pas un coin ou un recoin de l’église qui ait échappé au pinceau virtuose, coloré, et inspiré de l’artiste. Voulez-vous en connaître l’histoire, un peu « arrangée » bien sûr ? Nous sommes en 1980, le 29 Septembre, jour de la Saint Michel, la nuit est tombée, et voilà qu’on frappe à la porte du presbytère. La nuit, en Corse, ça ne se fait pas…Inquiet, le curé introduit une balle dans le canon de son pistolet qu’il glisse sous sa soutane. La charité, le sens de l’hospitalité, d’accord, mais cela n’exclut pas la légitime prudence. Il ouvre la porte et reste bouche bée devant le personnage qui se présente : grand barbu, chevelu, vêtu d’une sorte de robe de bure, il semble sorti tout droit de la Bible. « Je m’appelle Nikos Giannakakis, suis peintre officiel du patriarche de Constantinople, et je vis en Crète. Il m’a été rapporté que l’on cherchait un artiste pour humaniser votre église un peu trop froide, lui apporter la chaleur des couleurs, la faire vibrer des histoires saintes, et me voici ! Je ne demande que le gîte et le couvert ». La glace est vite rompue entre les deux hommes qui se découvrent de plus un point commun : ils ont tous deux effectué leur service militaire dans les parachutistes dont le saint patron est…Saint Michel ! L’ambiance devient chaleureuse, les verres s’entrechoquent, au « et par Saint Michel » répond « vive les paras ! ». Nikos mettra cinq ans, de 1980 à 1985, à réaliser son œuvre. Et les paroissiens attirés par son talent et sa joie de vivre, agrémenteront le « gîte et le couvert » de multiples présents. Certains soirs, dit-on, l’église fleurera bon la myrte, la vieille prune, ou la grappa, et l’on entendra sous ses voûtes résonner des hymnes pagano-chrétiens du type « je suis para, voilà ma gloire ! Chez nous, soyez reine, les paras sont à vous ! Debout les chrétiens, il est temps de marcher !... ».
Dimanche 12 Mai. Nous chantons l’office, simplement, et le courant passe, nous le sentons. Alternance du grégorien de la « Messe des Anges », et de nos grands « classiques », signés Josquin des Prés, Van Berchem, Rimsky-Korsakoff, Veyssère, Aichinger, et bien sûr Jean Sébastien Bach. Nous rajouterons à ce programme connu deux « petits » nouveaux. D’abord le « Dio vi salvi Regina », de Tomasi, chanté en langue corse, bien entendu. Cet air est archi connu dans l’île, dont il a été un temps l’hymne officiel, avant la Marseillaise. Aujourd’hui encore, il n’est pas de réunion sérieuse dans l’île qui ne se termine par ce chant si particulier, dont les paroles varient en fonction de l’assemblée. Et puis, pour remercier le curé polonais, nous chantons un cantique polonais, que Carlo a harmonisé, « Mareyo Kroulovo Polski », « Marie reine de Pologne ». « Magnifique ! », nous répètera plusieurs fois un curé très ému.
La messe est dite. Sur le parvis, je retrouve des amis vivant en Corse que j’avais prévenus de notre présence. Ils sont ravis. L’un d’entre eux, ancien soldat pas très catholique, et plutôt rude de contact, a les larmes aux yeux. Incrédule, je demande : « Poussière dans l’œil ? ». « Non, - me répond t’il-, ce sont vos chants. Et surtout l’hymne corse ! Quand vous l’avez chanté, mes poils se sont dressés, à trouer ma chemise ! ».
Toujours ce besoin, chez les soldats, de « trouer » quelque chose…
Interlude
La messe est dite et, comme d’habitude, une sorte de paix a envahi les esprits. Je regarde la couverture de ce superbe livret de chants que Pierrot (Merci Pierrot !) nous a procuré. La photo qui l’illustre est émouvante. On y voit au premier plan un Monsieur Petit comme « habité » par une énergie spirituelle hors du commun dirigeant le Choral final. Au deuxième plan, le Christ en croix étend les bras dans un geste qui me semble tout à la fois appel et admiration. Propos iconoclastes ? Tant pis, j’assume. Qu’écrivait donc Monseigneur Maillet à propos de « spiritualité » ? « Elle entraîne, chez tout directeur de chœur, des exigences de foi et d’intimité avec Dieu. »
P’tite fleur Mané, fleur inspirée…
Promenades.
Il y en eut beaucoup, car le temps ne nous était pas compté. En Corse, on sait le prendre le temps, et savourer les choses. Et Riquet et Dominique avaient justement et très souplement su organiser ces choses. Ces promenades se firent individuellement ou par petits groupes, et je n’ai retenu, entre toutes, que trois impressions. D’abord celle d’une promenade le long de l’eau, au petit matin. On se berce du flux et du reflux des vagues, on saute parfois pour éviter la caresse d’une impertinente, et soudain, se souvenant de la sage parole de Tabarly,-« la mer c’est ce qu’on a dans le dos quand on regarde la plage »-, on se met à regarder la plage, et le regard monte et se fixe, saisi d’admiration, sur ces sommets corses enneigés qui apparaissent si proches. C’est beau ! La deuxième impression est celle de Janine, retour des ruines romaines d’Aleria, émerveillée de l’harmonie et de la douceur du paysage qu’elle a rencontré. « On se serait cru en Toscane ! », dit-elle, et je songe aux « Bei cipressi, cipressetti miei » de Carducci.
Et puis j’ai retenu la beauté et douceur des paysages du Fiumorbo- province de Ghisonaccia-, vues depuis le balcon des hauteurs de Prunelli di Fiumorbo…
Mais il y eut aussi deux sorties du groupe au complet. D’abord à Bonifacio. N’attendez pas de moi que je joue au guide vert ! Non, je ne vous décrirai pas la ville, mais sachez qu’elle est superbe, juchée sur son rocher calcaire. D’ailleurs les Maures, les Pisans, les Gênois, et quelques autres se la sont disputée avec acharnement. La peste aussi qui l’a ravagée parfois. Mais la cité reste fière, indépendante, même dans son dialecte original, d’origine ligure, assez comparable au sarde. Avant de flâner dans les ruelles en pente de la ville, nous l’avons abordée par la mer, découvrant ses falaises abruptes, son rocher- gouvernail, le vertigineux escalier dit du roi d’Aragon…et aussi fait le sacrifice nécessaire à Neptune en lui offrant, sur une mer très agitée, les souffrances de Janine. C’était dur, c’est vrai, mais il fallait que quelqu’un souffre. Merci Janine. La ville baignée de soleil nous accueille ensuite. On voit les côtes sardes toutes proches. Je suis songeur en longeant les murs de la Citadelle où, pendant vingt années, ont vécu des légionnaires. Ils ont toujours leur carré dans le superbe cimetière marin qui surplombe le golfe mais, hélas, le petit carré réservé aux tirailleurs et tabors marocains, qui ont été les artisans majeurs de la libération de la Corse, a disparu. Il occupait, c’est vrai, une place d’honneur fort enviée et, m’a t’on dit, les places sont très, très chères au cimetière marin. Alors… Nous quittons Bonifacio pour prendre une petite route qui mène à Sartène. Très vite, sur notre gauche un restaurant du bord de mer, chez Marco. Un délice ! Merci Riquet et Dominique ! Ce jour là, aller à gauche était le bon choix ! Après déjeuner, les Lorettes, dévêtues, mais en maillot de bain, nous font la grâce d’un spectacle nautique de toute beauté. C’était une grande et belle journée, flamboyante comme ce figuier de barbarie croulant sous les fruits colorés, qui orne la cour du restaurant.
La deuxième promenade de groupe se déroule à Corte. Vous savez certainement que la Corse est le « nombril du monde », et bien Corte est le nombril du nombril ! C’est la capitale historique, c’est là que réside l’âme corse et que l’on entretient, religieusement, le souvenir du « créateur » de la nation corse, Pascal Paoli. Il faut, à Corte, visiter le musée de la Corse, d’une richesse rare, et parfaitement organisé. Il faut aussi monter les marches de la Citadelle et flâner sur ses remparts. La visite de la ville vous conduit immanquablement vers la place Pascal Paoli où trône sa statue. Et si les murs de Saint Michel en Ghisonaccia sont aux couleurs du « néo-byzantin », sachez que les murs de Corte sont à celles de la « révolution » et de l’« indépendance », inscrites et répétées sur les murs d’une cité qui se veut rebelle à jamais. Peut-être vous souvenez vous de ces paroles de Pascal Paoli, un an après l’annexion de la Corse, vendue aux Français par les Gênois ? « Jamais peuple n’a essuyé un outrage plus sanglant. On ne sait trop ce que l’on doit détester le plus, du gouvernement qui nous vend, ou de celui qui nous achète »… Et savez-vous ce que Rousseau disait déjà de la Corse, avant même qu’elle ne soit française ? : « D’où vinrent à la Corse les dissensions, les querelles, les guerres civiles qui la déchirèrent pendant tant d’années, et la forcèrent enfin de recourir aux Pisans, puis aux Gênois ? Tout cela ne fut-il pas l’ouvrage de sa noblesse, ne fut-ce pas elle qui réduisit le peuple au désespoir et le força de préférer un esclavage tranquille aux maux qu’il souffrait sous tant de tyrans ? ». Je ne m’attarde pas trop à méditer ces sages pensées car les estomacs crient famine, Xavier crie encore plus fort que nos estomacs…Et pourquoi donc ? Parce qu’il veut célébrer haut et fort l’année 2013, année de ses 70 ans, comme d’ailleurs bien d’autres qui vont tout à l’heure se réunir pour la photo de groupe de la classe 43. Mais après un délicieux repas au bord de la Restonica, capricieuse rivière corse. Le car qui nous ramène à Arinella va maintenant s’arrêter dans une sorte de coopérative que Dominique et Riquet ont (bien) choisie pour nous. A nous les cochonnailles et charcuteries diverses de la tradition corse, jambon, saucisson, coppa, figatelli, à nous les douceurs du cédrat et de la myrte, la rondeur de la vieille prune, l’âpreté virile de la grappa…L’ambiance est chaleureuse, Xavier se déchaîne, et j’entends la patronne des lieux, au moment du départ, dire à Dominique : « Ceux-là, il faudra nous les ramener ! ». Tout à fait d’accord, madame.
Interlude.
Je repense à la Corse, vendue, achetée, certes, mais surtout et avant tout déchirée par ses querelles internes.Et si Rousseau avait raison ? Ne faut-il pas, parfois, qu’un élément étranger vienne par sa présence, apporter l’entente, l’accord, l’harmonie dans des milieux hétérogènes et potentiellement explosifs. Bizarrement, mes pensées reviennent vers la Mané, tour de Babel franco-italo-maltaise qu’un « étranger » venu de « Paris » est venu mettre en harmonie. Babel-Mané, Bab el Mané qui s’est ouverte à Monsieur Petit…
P’tite fleur Mané, bien accordée…
Et le reste…
Le reste, c’est tant de choses, mais je n’ai pas l’intention d’écrire un livre.
Car il me faudrait par exemple parler de l’assemblée générale, mais je sais que Jean Marie le fera avec beaucoup plus de sérieux que moi. Puis-je dire à Patrick combien j’ai apprécié sa présentation du périple arménien futur, avec ses routes-mosaïques (mal) pavées de trous carrés, et ses oligarques subventionnant la natalité ?
Et dire aussi que dans l’île poussent à foison des coquelicots blancs et violets… « Voyons, m’a dit Doumé, tu vois bien que ce sont des pavots ! »
Dire encore que Carlo et Guy n’aiment pas le poisson. Moi non plus.
Qu’Odile reste à jamais notre mémoire vive !
Que Corinne, elle non plus, n’a pas le pied marin, et qu’il arrive à Nicole de tomber à l’eau.
Que je sais maintenant comment soigner une tortue enrhumée. Grâce aux Spiteri.
Que Humbert Garrito est bien la réincarnation de Mac Guiver ! C’est sûr !
Que Xavier danse le rock comme James Dean, et que nos épouses soignent leurs douleurs aux genoux au rythme du madison.
Que Néné, seul capable de faire taire Xavier ( et encore !) nous a manqué.
Que Jean Pierre, aidé par Dino, son dinosaure favori, devrait écrire une comédie musicale où les chœurs roucouleraient des Bilibilibi mélodieux pendant que Pierrot, sous son arbre, jouerait de la guitare. Néné et Xavier, bâillonnés, seraient attachés au même arbre, mais dos à dos.
Que vous tous, qui n’étiez pas avec nous, vous nous avez manqué.
Et que nous serons « tous ensemble, tous ensemble ouais » en Mai 2014 à Toulouse. Oui Président Christian, réélu à l’unanimité, nous serons très, très nombreux.
Que…
Ah oui, c’est vrai, il ne pleuvait pas à l’aéroport, mais certains avaient quand même de l’ « eau dans les yeux ». Bizarre non ?
Et puis encore merci, à Riquet et Dominique pour avoir tout organisé, et à tous et à toutes, pour avoir été là…
Postlude.
« Il circolo si stringe » m’a dit Maria-Rosa. « Le cercle se retrécit », mais c’est plus joli en italien. C’est vrai qu’il nous faudra, de plus en plus, serrer les rangs, mais bon, je vous l’ai déjà dit, et vous m’avez cru, nous irons tous au Paradis …
P’tite fleur Mané, fleur d’amitié…
Bernard Messana
Congrès en Italie Mai 2015
J’ai choisi de relater les points forts de ce congrès-voyage sans tenir compte de l’ordre chronologique, sans détails trop importants pour permettre aux émotions qui suivent ces rencontres de s’exprimer naturellement au gré des souvenirs…
De L’avis de tous, ce congrès a été particulièrement bien réussi.
Ennio Sangès, Caroline, son épouse, Azelio Corallo, Serge Cassara, Claudio Tipa ont travaillé depuis un an à l’organistion de ce congrès.
Nous étions 75 en Toscane, très heureux de nous retrouver autour de l’équipe Italienne, qui malheureusement ne nous rejoint que bien rarement lorsque nous organisons des manifestations hors de l’Italie. Ambiance toute manécantoriale sans fausse note, agrémentée des plaisanteries incontournables de Néné et de Xavier ( !)
Evelyne et André ROMANE, les amis d’Ennio et Caroline, qui étaient déjà venus au congrès de Toulouse, ont désiré adhérer à notre association. Nous les avons acceptés avec joie.
Xavier Baldachino a pu lui aussi participer à cette magnifique rencontre, avec une intense émotion et il nous a l’a faite partager, alors que l’accident vasculaire dont il a été victime l’an passé, l’avait empêché de venir à Toulouse. Il nous a dit sa reconnaissance envers tous ceux qui l’ont soutenu pendant cette terrible épreuve, ceux qui sont venus le voir, et en particulier Thomas et Corinne Castellano qui sont restés très près de lui pendant toute son hospitalisation, son séjour en maison de rééducation et à son retour, ou ceux qui lui ont écrit.
Nous avons eu la joie de retrouver Camille Deflandre, accompagné de son épouse Mélanie venus tout exprès de Montréal (Canada). Mélanie faisait enfin la connaissance des compagnons d’enfance de son mari, ce groupe à l’amitié improbable après tant d’années de séparation, étonnée par la qualité vocale qu’elle découvrait.
Adoptée immédiatement, Inutile de vous dire qu’elle s’est très vite intégrée à la Mané .
Odile Wurtz, venue seule par avion, (hé oui !) a réussi le tour de force de suivre l’ensemble de nos pérégrinations, avec l’aide, il est vrai, de tous les participants qui se sont relayés pour lui permettre de profiter intégralement de ce voyage. (Par exemple, 15.000 pas mesurés par Annie Gonidec, rien que pour la journée de lundi à Florence !)
Gaby Mangani, malgré sa difficulté à marcher, a lui aussi pu participer à toutes les activités, à tous les déplacements, avec l’aide de Marithé, son épouse , d’Azelio, et de nombreux apprentis « aides-soignants » tous très attentionnés.
L’abbaye de Sant’Antimo
Les chants, dirigés par Alain Chouette et André Rallo, en l’absence de nos chefs de chœur attitrés, J-Pierre , Carlo Loré, J-Marie Chouette, ont été si bien appréciés que l’un des moines de la magnifique abbatiale de Sant’Antimo, nous a proposé de venir en Albanie pour le 4 novembre, tout le séjour offert. Bien qu’alléchante, Il a fallu refuser cette invitation en expliquant nos difficultés pour préparer musicalement un tel voyage.
Nous avons gardé pour nous le fait que nos réticences tenaient également au fait que l’Albanie est actuellement une destination peu sûre.
Cette abbatiale de Sant’Antimo fondée par Charlemagne en 780 est enchâssée dans un paysage enchanteur. Elle est située dans les environs de Montalcino et présente une architecture cistercienne.
Dotée d’une excellente acoustique, nous avons eu le bonheur d’y chanter Ubi Caritas, O Jesu Christe, AveVerum, Ave Maria d’Arcadet et le Choral Final.
Nous avons bien sûr regretté l’absence de Claudine, Claire, nos deux Françoise, mais les dames présentes ont réussi à faire honneur à leurs pupitres!
En grégorien, nous avons alterné les versets avec les moines qui avaient choisi la Messe des Anges, en soutenant l’assemblée dans l’ordinaire de la messe.
Le soir de notre arrivée à Poggibonsi, Jean Aguesse a pu parler du voyage en Arménie que Patrick Sakayan absent à ce congrès, avait organisé l’an dernier un peu avant celui de Toulouse, et qu’il n’avait malheureusement pas pu présenter faute de temps.
Jean qui avait participé à ce voyage avec Myriam, son épouse, Terry et Antoine Strazzulla, s’est parfaitement bien acquitté de la tâche de guide touristique, photos à l’appui.
Pour rester dans le cadre culturel, Lucio Sangès a présenté la vie des Papes Pie II et Pie III et Bernard Messana, la vie de Ste Catherine de Sienne. Deux très intéressantes conférences, pour nous préparer aux visites que nous devions faire dans cette capitale Toscane.
Azelio Corallo, notre photographe préféré, nous a aussi offert un émouvant DVD reprenant les moments forts et les liens qui unissaient M. Petit et l’Italie.
Humbert Garito a même eu le temps de nous faire revivre le Congrès de Toulouse à travers le film qu’il lui a consacré et qui relatait de façon très complète cette rencontre dans le Lauragais Toulousain.
Vous pouvez dès à présent voir le montage video qu'il a réalisé sur ce congrès en Toscane en cliquant sur le lien:
https://www.dropbox.com/s/6hf5rje217jbhk0/Toscane%202015%20Photos%20DVD.mpg?dl=0
ou voir le film qu'il a monté en cliquant sur le lien:
https://www.dropbox.com/s/yh8o1end1w8r0nt/Congr%C3%A8s%20Toscane%206-2015.DVD.mpg?dl=0
De même J-Pierre Gonidec, a pu nous éclairer de façon très humoristique sur l’opération qu’il venait de subir pour retrouver une audition. Il espère qu’elle lui permettra de chanter la prochaine fois avec notre groupe !
Pour certains privilégiés qui ont opté pour une arrivée par avion à Rome, Ennio, Serge et Azelio se sont mis en quatre : Ils se sont déplacés à plusieurs reprises vers les aéroports de Rome pour venir accueillir les anciens de la Mané qui avaient malheureusement pris des vols avec des horaires différents et pour nous faire visiter Rome sous ses aspects les plus intéressants, tant du point de vue culturel que touristique. Caroline et Ennio ont organisé chez eux, avec l’aide d’Azelio et de Serge, un buffet chez eux, réunissant les 35 arrivants ! Accueil chaleureux et joyeux.
En Toscane
Que dire de cet excellent repas, (Oh ! les petits pois à la Fiorentina, dont la recette m'a été confiée par Marta !) arrosé des meilleurs vins de la propriété, pris à Poggio Alloro le samedi à
13 H, dans un véritable décor de cinéma, avec vue imprenable sur les apaisantes collines toscanes, de la visite des caves, de l’accueil chaleureux ? ou de l’invitation de Sarah Fiorini, la propriétaire, de revenir quand nous le désirerions, même à titre individuel, l’Auberge disposant de quelques chambres ?
Le dimanche, nous devions à la générosité de Claudio Tipa, le délicieux plaisir d’un repas de gala, arrosé des meilleurs crus toscans primés, et issus de sa propriété familiale, offert à Montalcino, au restaurant « Brunello ».
Après ce repas, nous pensions ne plus avoir faim jusqu’à la fin du congrès !
Mais il ne faut douter de rien.
Ennio avait été un peu gourmand et voulait tout nous faire voir, malheureusement le temps nous a manqué pour visiter Pienza qui faisait partie du programme, et quelques monuments qui fermaient leurs portes trop tôt pour nous.
De toutes façons, le temps se gâtait à ce moment là, et nous étions bien avisés de renoncer à cette excursion.
Le congrès proprement dit, terminé, il y eut encore 35 participants qui ont joué les prolongations pendant 3 jours à Florence, joyau toscan, brillamment commenté par notre guide culturel, Ennio.
Alain Chouette qui remplaçait son frère Jean-Marie, nous fera dans quelques jours, le rapport de l’AG qui s’est tenu dimanche 31 après le repas.
Je remercie tous les participants à congrès, regrettant les « empêchés » et félicitant très chaleureusement tous les organisateurs.
Nous souhaitons aux prochains organisateurs autant de succès, autant de plaisir et bien moins de fatigue que ceux qui se sont chargés de l’organisation de ce congrès –voyage en Italie!
J’avais pu faire un album avec les photos du congrès de Toulouse. Ceux qui le désirent peuvent le consulter sur internet mais il faut qu’ils m’envoient un mail afin que je leur adresse une « invitation ». Ils pourront aussi en commander un exemplaire s’ils le désirent. (Je ne touche aucune royaltie !)
Toujours pour les photos vous pouvez voir nos photos du congrès en Italie en allant sur le Cloud , il vous suffit de cliquer sur le lien suivant ou de le recopier dans votre navigateur.
https://www.icloud.com/sharedalbum/#B0NJtdOXmG7F2oD
Merci à tous ceux qui ont participé à ce congrès, parfois venus de très loin.
Merci pour le dévouement dont ont fait preuve tous les organisateurs, et un grand bravo pour le succès de ce congrès.
MERCI à TOUS et VIVE LA MANÉ !
Christian
Funérailles de l’abbé Michel Attard
Je reviens à l’instant de Salses où se sont déroulées les funérailles de notre cher Abbé Attard, en présence de très nombreuses personnalités.
Pas moins de 12 prêtres ont concélébré la messe !
Les chants ont été interprétés par la Manécanterie de Rivesaltes, dont le chef se souvenait bien de notre congrès dans les PO auquel il avait participé (Opoul)…Jean et Myriam , Christian et Nanouche, et moi-même avons représenté la Mané de Tunis…
Le Chef de chœur a dû savoir que quelques PC de la Mané de Tunis étaient présents. Il nous a invités à nous joindre au chœur pour chanter ensemble le Choral Final : Quelle émotion !
L’abbé, avait organisé son enterrement, préparé les chants qu’il désirait, il y avait entre autres Ubi Caritas et le Choral Final de la Passion selon St Jean.
Le Père Attard désirait que son cercueil soit déposé à même le sol pour rappeler la position d’adoration qu’occupe le séminariste avant d’être ordonné ! Un symbole fort.
Il a voulu également que son aube et son étole soient déposées sur le cercueil !
De très nombreux et élogieux hommages lui ont été rendus, auxquels nous ne pouvons que souscrire, nous qui l’avons tant apprécié.
Bien sûr, en me rendant à la cérémonie, j’avais en tête beaucoup de souvenirs.
Plus de 65 ans que nous le connaissions ! Il a été notre Aumônier, notre Économe, et nous a accompagnés dans de nombreuses tournées, colonies de vacances et plus récemment, il a participé à nos congrès, intégré complètement à notre Mané, à ces enfants devenus adultes, qu’il aimait comme s’ils étaient les siens !
Attard signifie en maltais « épicier », or en Tunisie, beaucoup d’épiciers étaient Djerbiens d’origine, d’où, avec l ‘espièglerie bien connue des enfants, les Petits Chanteurs, l’avaient surnommés « Djerbi », (Le Djerbien) surnom d’autant mieux choisi qu’en dehors de la signification de son nom, il s’occupait de tenir nos finances pendant nos tournées et colonies.
Je voudrais à cette évocation rappeler une plaisanterie qui courait à son sujet et que certains d’entre-vous n’ont certainement pas oubliée :
Lors d’un embarquement sur le paquebot qui devait nous amener à Marseille, il s’est présenté à la douane avec une bonbonne.
- Qu’avez-vous dans cette bonbonne, mon père ? demande le douanier.
- L’abbé : « De l’eau Bénite monsieur. »
- Le Douanier « Voulez-vous l’ouvrir svp » ?
L’abbé ouvre la bonbonne et le douanier s’exclame « Mais ce n’est pas de l’eau, c’est du vin ! »
Le père Attard lève alors les bras au ciel et crie « Miracle, Miracle » !
Et tous de s'esclaffer...
Maintenant, il fera peut-être de vrais miracles !
Nous avons toujours eu beaucoup d’affection et de respect pour cet homme qui était naturellement « bon », et savait nous indiquer le bon chemin sans ostentation.
Quel paradoxe pour un homme d’être l’aumônier d’un groupe de Petits Chanteurs, aux belles voix, alors que lui-même avait perdu la sienne ! Mais les chemins de Dieu sont impénétrables dit-on, et qui sait si cette voix éteinte, éraillée, presque inaudible, n’obligeait pas justement ses auditeurs, fidèles ou Petits Chanteurs, à tendre davantage l’oreille pour mieux l’entendre ? Il faisait ainsi passer ses messages, ses sermons sans difficulté, dans un silence quasi total ! Il était ÉCOUTÉ !
Prions pour qu’il soit aussi écouté au Paradis, car je ne doute pas qu’il intercèdera pour nous, pour que ce monde soit moins cruel, moins violent, plus juste, pour que les enfants du monde entier soient aimés, respectés et protégés.
Congrès en Alsace 9 - 12 Juin 2017
Notre 30ème congrès vient de se terminer. Nous étions selon les jours entre 88 et 92 participants. L’Alsace a été comme toujours accueillante, chaleureuse, et belle.
Nous remercions tout particulièrement l’Hôtel Vaillant et ses propriétaires Michel Vaillant et Claire Faller son épouse, ainsi que tout le personnel pour leur disponibilité, la qualité de leur hébergement et de leur restauration, l’aide précieuse de L’Office du Tourisme de Sélestat dans l’organisation des visites touristiques, grâce à l’efficacité d’Estelle Neff, le contact chargée de notre groupe, l’abbé Christian RENGER, curé de St Grégoire à Ribeauvillé, qui nous a ouvert grandement les portes de son Eglise, mettant à notre disposition son organiste et nous permettant de participer à la Messe concélébrée par l’abbé Edwin, venu tout exprès de Suisse pour partager un moment avec nous malgré sa santé.
Bien sûr, je n’oublie pas l’implication de nos chefs de chœur, Carlo, Jean-Pierre, Jean-Marie qui nous ont superbement dirigés et ont pu animer ainsi cette belle messe, avec une mention toute spéciale pour Françoise et Jean-Marie qui nous ont profondément émus en chantant, accompagnés par l’orgue, le Panis Angelicus de César Franck, pour notre plus grand bonheur et celui des paroissiens.
Nous avons bénéficié d’un temps magnifique tout au long de notre séjour, la pluie n’ayant fait qu’une très brève apparition le soir de notre arrivée.
Bien que 1000 km nous séparent de Sélestat, grâce aux progrès de la technologie moderne, ce congrès a été un vrai succès, apprécié par tous, participants et intervenants.
Ceci pour nous rassurer si un cas semblable se présente une prochaine fois.
L’étonnement admiratif de Claire et Michel, du personnel de l’hôtel (pourtant habitué à voir défiler les groupes), de l’abbé Christian RENGER, lui-même ancien Petit Chanteur de la Mané de Mulhouse, d’Estelle Neff, de l’OT de Sélestat, de notre guide pour Strasbourg, Marina Pavincic, à la gaité communicative, de voir un groupe uni depuis 70 ans pour certains, capable de chanter encore de façon correcte, presque sans répétition, représente un véritable encouragement pour continuer dans notre activité, nos rencontres, qui révèlent une amitié aux liens incomparables.
Je remercie tous ceux qui nous ont aidés dans la réalisation de ce congrès, et en particulier notre cousine Marie-Odile Brignone et ceux qui, sur place, se sont mis à disposition des autres, je pense en particulier à Michel Diacono toujours prêt à rendre service, à J-Pierre et Annie Gonidec qui ont mis un fauteuil roulant (eh oui, on en a maintenant besoin !) ainsi que leur voiture pour nous rendre à Strasbourg évitant ainsi la location d’un bus supplémentaire.
Nous avons regretté l’absence de certains anciens empêchés cette année, et en particulier de Thomas hospitalisé pour une grave maladie et de Corinne,son épouse, d’Ennio, pour les mêmes raisons, et de Caroline son épouse, de Marie-Ange, blessée juste avant son départ, de Jean et Ilda dont les déplacements deviennent quasiment impossibles, Gaby, Marithé, Paul et Mireille, de François et Danielle, toujours pour des raisons de santé, et d’autres excusés pour des motifs divers, notamment Pierre, Patou, Joséphine …La liste risque de s’allonger encore dans les années à venir, mais il faut souhaiter que certains, qui n’ont pu venir cette année, seront disponibles l’an prochain.
L’AG a voté à l’unanimité la proposition de nos amis Serge et Magdeleine d’organiser le prochain congrès en Bretagne du 29 Juin au 2 Juillet 2018. Nous souhaitons à ce congrès au moins autant de succès que celui de cette année.
Tous ceux qui ont des idées ou qui peuvent apporter une aide à Serge et Magdeleine peuvent les contacter afin de les aider dans leur organisation.
L’AG a élu le nouveau CA :
Jean Aguesse, Alain Chouette, Françoise Chouette (épouse de Patrice), Jean-Marie Chouette, Michel Diacono, Carlo Loré, Jean-Pierre Loré, Christian Xuereb, Odile Wurtz.
et deux suppléants: Jean-Pierre Labarre et Humbert Garito.
Le CA a désigné le nouveau Bureau :
Président : Christian Xuereb
Vice-Président : Jean-Pierre Loré
Trésorier : Jean Aguesse
Secrétaire : Jean-Marie Chouette
Nous souhaitons que ce bain de jouvence manécantorial nous renforce jusqu’au moins notre prochaine rencontre,et que les belles images d’Alsace, qui ont rempli nos yeux et nos cœurs, nous apportent paix et réconfort , en nous remémorant les moments d’amitié qui nous lient. Avant goût des vacances que nous vous souhaitons excellentes, réserve de bonheur où nous réfugier dans les moments difficiles.
Avec toute notre amitié et notre profonde affection.
La Mané, devant l'Église St Grégoire de Ribeauvillé.
Janine et Christian
Christian Xuereb
cx6363@aol.com