Jean-Paul Didierlaurent est âgé de 52 ans et vit dans les Vosges. Employé chez Orange, deux fois lauréat du Prix Hemingway, il signe en 2014 son premier Roman : le Liseur de 6h27 qui s’annonce comme un best-seller.

 C’est un véritable conte qui se déroule à notre époque.

Guylain Vignolles surnommé Vilain Guignol par l’effet d’une contrepètrerie, prend son RER tous les jours à 6h27 pour un trajet d’une vingtaine de minutes qui le conduit à son travail. Il a pris l’habitude de lire à haute voix pour le plus grand plaisir des voyageurs, des pages disparates.

Didierlaurent tient en haleine ses lecteurs  qui découvriront peu à peu  Guylain, ce personnage mystérieux qui intrigue, son travail, ses collègues, et finalement sa vie.

On se croirait parfois dans l’univers du film « Les Temps Modernes » de Chaplin.

Dès le début, on est devant un véritable anthropomorphisme, la machine Zerstor 500, sur laquelle il travaille, est réellement personnifiée, tandis qu’il décrit les personnages qui l’entourent d’un coup de plume incisif et drôle: Yvon Grimbaut, le poète, Félix Kowalski, le chef tyrannique, Giuseppe Carminetti, amputé des deux jambes après un accident du travail survenu avec la Zerstor500, touchant et restant longtemps mystérieux dans la recherche de la collection complète d’un livre détruit par la machine.

Les deux sœurs Monique et Josette, vieilles filles,  parfaitement campées, qui vivent dans une Maison de retraite et qui décident Guylain à venir lire ses pages aux pensionnaires, avec encore des peintures délicieuses.

Enfin, la découverte d’une clé USB, contenant le journal intime d’une « Dame Pipi »  savoureuse donnant l’occasion de décrire des personnages haut en couleurs et qui va se terminer …comme dans un roman !

 L’auteur utilise un vocabulaire facile (nul besoin d’un dictionnaire à côté), drôle et même tendre, abordant sans l’air d’y toucher les problèmes de gens de condition modeste.

 C’est un livre  qui se lit vite et avec délectation.